Roger
Brunel

[contacté par Peter D'Herdt]
Albums de Roger Brunel (1944, France) :
Ciel, Mon Avion (Glénat)Attention, Classe ! (Glénat)Attention Ecole ! (Glénat)Attention, Education Nationale ! Best-of (Glénat)Attention, Prof ! (Glénat)Benjamin, Virgile et Socrate (scénario pour Michel Rodrigue, Glénat)Humourologue (Glénat)Le Manuel de... (scénario de Michel Rodrique, 2 albums, Albin Michel)Papy Boom, Mamy Blue (Glénat)Pastiches (6 albums + Best-Of + Le Meilleur des Pastiches + Intégrale par Ecoles, Glénat + Le Manga Pastiche, Vents d’Ouest)Le Solitaire (scénario pour Alain Mounier, 3 albums, Glénat).

Site web : roger.brunel-bd.monsite.wanadoo.fr
Qu'est-ce qui rend Franquin si extraordinaire ?
Dans le monde la BD, c'est le premier véritable artiste, capable de dépasser le métier d'artiste de variété, voire d'artisan pour se remettre perpétuellement en question pour atteindre dans le moindre détail, la perfection... sans aucun souci des conventions et avec ses tripes jusqu'à s'en rendre malade. Le génie est à ce prix et ne peut pas être durablement l'effet de coups de chance.
Comment avez-vous fait connaissance avec Franquin ou ses albums ? Quels sont votre premiers souvenirs de lui ? Avez-vous eu des contacts personnels ?
Par ses personnages... Je suis assez âgé pour avoir vu apparaître Gaston dans Spirou comme lecteur "en direct". Je m'y suis attaché tout de suite et sans modestie, j'ai le souvenir d'avoir pensé que ce serait plus qu'un bouche-trou !
Pour ma part, et je crois que c'était général à ce moment, je n'avais que peu conscience qu'il y avait des auteurs derrière les BD que je courais acheter quand j'avais de quoi ! Ah, l'attente, le jeudi matin devant le débit de presse, de la camionnette qui livrait Spirou, Tintin !...
Par courrier lorsque j'ai fait une Carte Blanche de 13 pages dans Spirou en 1972... Il avait soutenu mon travail et fait l'effort de me corriger (malheureusement, après livraison) 4 planches, me montrant en croquis (c'est donc lui qui m'a pastiché le premier !!!) et commentaires, comment il aurait fait, à ma place. Une vraie leçon de BD, avec en plus la gentillesse de me faire des compliments, pour ne pas me désespérer !
Je l'ai vu physiquement, la première fois, à Angoulême, en 1981 pour la sortie du premier Pastiches. Invité, en direct, avec lui de l'émission radio, le Pop club de José Artur... J'étais néophyte et c'est lui qui a le mieux défendu mon bouquin pendant l'émission, comme il l'avait fait déjà, dans quelques interviews !

La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Sierre, vers 1985 ?... On était seuls à visiter tôt le matin, une expo... Il m'a dit : "Tu sais, je me lève
tous les matins en me disant : "je ne sais pas dessiner" !"... Faut beaucoup de recul pour ne pas se flinguer quand tu débutes et que tu entends ça !
Quel(le) est votre album, aventure, gag ou personnage préférée de Franquin et pourquoi ?
L'ensemble de l'œuvre, de la reprise de Spirou aux Idées Noires avec une tendresse particulière pour Bravo les Brothers ! où l'on sent son plaisir...
Franquin a-t-il influencé quelque part votre style, votre manière de travailler ?
Pourquoi, ça se voit pas !!!! Évidemment, c'est le trait derrière lequel j'ai essayé de courir comme pas mal de mes confrères... et j'ai peut-être fait les Pastiches parce que je n'y arrivais pas !
Quel est selon vous l'impact de Franquin au monde de BD présent ?
Il a été le principal libérateur de la BD, sans scandale et sans que ça se voit... Peu d'auteurs d'humour peuvent jurer qu'il n'est pour rien dans leur carrière... et pas seulement pour l'humour, d'ailleurs !