René
Hausman

[contacté par Wouter Porteman]
Albums de René Hausman (1936, Belgique) :
Allez Coucher, Sales Bêtes! (scénario collectifs, Dupuis) Animaux sous Bulles (scénario collectifs, Alien) Bestiaire Insolite (Dupuis) Les Chasseurs de l’Aube (collection Aire Libre, Dupuis) La Grande Tambouille des... (textes de Michel Rodrigue, 3 albums, Au Bord des Continents) Le Grignoteur (Les Mongoloides Reunis) Laiyna (scénario de Pierre Dubois, 2 albums + intégrale, collection Aire Libre, Dupuis) Loup Blanc (scénario de Rascal, Pastel) Muddy Waters (collection BD Blues, Nocturne) Le Prince des Écureuils (scénario de Yann, collection Aire Libre, Dupuis) Les Trois Cheveux Blancs (scénario de Yann, collection Aire Libre, Dupuis) Saki et Zunie (scénario de Yvan Delporte/René Hausman, 2 albums, Chlorophylle + 1 album, Noir Dessin Productions).

Petit monde :
Franquin n'était pas le seul dessinateur pour dessiner les Idées Noires. Didgé et Dany ont fait chaque-un un gag, René Hausman a aussi fait son boulot avec une démi-page pour Le Trombone Illustré du 1 septembre 1977 A son tour, Hausman soignait le titre de Le Trombone Illustré du 22 septembre 1977.
Qu'est-ce qui rend Franquin si extraordinaire ?
Franquin reste pour moi l'un des seuls à savoir tout dessiner, avec son style, qui evoluera tout au long de sa carrière, et que je trouve merveilleuse. Ment "Baroque", Morris ou Macherot étaient des "classiques". Que Franquin montre une locomotive, une ville, une vache ou l'un ou l'autre personnage, à chaque fois, c'est une plus que parfaite réussite ! C'est phenomenal !
Comment avez-vous fait connaissance avec Franquin ou ses albums ? Quels sont votre premiers souvenirs de lui ? Avez-vous eu des contacts personnels ?
A mes débuts bien modests, en 1958 (l'année de l'Expo !), j'ai connu Franquin personnellement (je connaissais bien sûr, dès le commencement, ses BD : Spirou surtout (Ah! Le match contre Poildur !). Et son sens du mouvement m'avait, d'emblée, ébloui. Sinon, après André Franquin, est devenu un ami. J'ai loge chez lui en 1958. Recuillé par les babillages, d'un petit bébé, j'ai eu aussi l'occasion de connaître sa fille Isabelle, au berceau, ainsi que sa douce épouse. Plus tard, les Franquin m'ont acheté un dessin : quel bonheur pour moi, d'avoir été apprecié par un tel artiste ! A propos, j'ai revu Isabelle il y a quelques mois !
Quel(le) est votre album, aventure, gag ou personnage préférée de Franquin et pourquoi ?
Surtout, j'aime les albums du début et puis ceux des derniers episodes de Spirou où son sens du baroque s'en donne à cœur joie. Cela dit, j'adore les sequences où Gaston et Mademoiselle Jeanne vivent dans les Iles lointaines dans des rêves éveillés. Et puis, le sommet, pour moi, ce qui révèle aussi l'homme Franquin dans sa générosité, ce sont les Idées Noires ! N'oublions pas les titres du Trombone Illustré !
Franquin a-t-il influencé quelque part votre style, votre manière de travailler ?
Il nous a tous influencés : et la grande leçon qu'il nous laisse, c'est le doute et la remise en question. Lui qui — pour peu qu'elle soie de ce monde — avait attaint la perfection, se posait chaque jour des questions, n'était apparemment jamais content...
Quel est selon vous l'impact de Franquin au monde de BD présent ?
Son impact est definitive : nous sommes beaucoup à être (il ne l'aurait pas admis) ses enfants spirituels quelque part, dans la conception ou dans le graphisme. Il était lui-même le digne émule de Jijé, auquel il avait succédé avec Spirou. Jijé... dont certains oublient l'importance capitale dans la BD, de Belgique et d'ailleurs...