Jean-Claude
Mézières

[gecontacteerd door Wouter Porteman]
Albums de Jean-Claude Mézières (1938, France) :
Canal-Choc (scénario de Pierre Christin, tome 1, Humanoïdes Associés) Les Correspondances de Pierre Christin (scénario de Pierre Christin, 2 albums, Dargaud) Les Extras de Mézières (scénario de Pierre Christin, 2 albums, Dargaud) Lady Polaris (scénario de Pierre Christin, Autrement) Mézi avant Mézières (Pepperland) Mézières de l’Autre Côté de l’Étoiles (scénario de Pierre Christin, Dargaud) Valérian, Agent Spation/Temporel (scénario de Pierre Christin, 20 albums + 2 intégrales, Dargaud + 8 albums, Collection 16/22, Dargaud).

Site web : www.noosfere.org/mezieres
On ne peut pas refuser de répondre à des questions à propos de Franquin...

Pour moi ; lecteur "à la semaine des aventures de Spirou pendant les années 50", ce qui m'a plu chez Franquin, après avoir plongé avec fascination dans les albums de Tintin dans mes premières années d'adolescence, c'était la liberté, l'imagination la fantaisie, le REVE d'aventure que m’a proposé Franquin. Mes aspirations de dessinateur débutant ont largement profité de ses travaux et en même temps ma fascination pour son travail m’a montré quelques années plus tard, qu'il n'y avait pas de filiation possible. Si Valérian — BD de Science-fiction avec Pierre Christin, genre nouveau éminemment personnel — pouvait évoluer, il fallait quitter le père après avoir beaucoup appris de lui ,ne pas le tuer mais s’en éloigner paisiblement.

Ma RENCONTRE avec Franquin, à Bruxelles en 1957 en compagnie de Pat Mallet, deux écoliers dessinateurs débutants, inconscients mais curieux qui, à cette époque de communication réduite, osent tenter un rendez-vous avec leur maitre lointain a été determinante.
Franquin, probablement moins sollicité à cette époque, nous a reçus avec une incroyable gentillesse et patience pendant une journée. On a mangé un repas chinois que sa femme Liliane, jeune maman, avait préparé pour deux écoliers qui venaient de loin (Paris), et Franquin a regardé nos travaux avec une attention bienveillante. Cette rencontre, mêlée à bien d’autres plus récentes, reste marquée par la barrière d'enthousiasme et de timidité (réciproque ?) que mes contacts plus professionnels n'ont jamais effacés.
Pour le reste, dans le monde de la BD, l'impact de Franquin reste, d'une force incontestable.

Si son graphisme nerveux et immédiat a peut-être perdu de ses vertus plastiques — sans doute à cause de ses trop nombreux suiveurs enthousiastes — son esprit CONTESTATAIRE dans un milieu BD fortement conservateur à l’époque (ah, l'anti militarisme du Métomol en pleine guerre de Corée) devrait encore rafraichir l’esprit de nombre de tenants contemporains de la BD "flingues et muscles", féminins ou masculins, désormais obnubilés par l'image TV.

Pour moi, Franquin est le raconteur absolu de la BD, l'homme par qui le futur "roman graphique" s’est complètement affirmé.