Jacques
Terpant

[contacté par Wouter Porteman]
Albums de Jacques Terpant (1957, France) :
La Blessure du Khan (scénario de Thierry Cailleteau, Zenda) Branle-Bas de Combat (scénario pour Luc Cornillon, Humanoïdes Associés) Le Céleste (scénario de Tourette, Delcourt) Le Château des Femmes (scénario de Françoise Rey, IPM) La Citadelle Pourpre (scénario de Doug Headline, Delcourt) Méditerranéennes (Jotim) Messara (scénario de Philippe Bonifay, 3 albums, Dargaud) New-York Inferno (scénario de Doug Headline, Magic Strip) Le Passage de la Saison Morte (scénario de Philippe Bonifay, 2 albums, Glénat) Pirates (scénario de Philippe Bonifay, 4 albums, Casterman).

Petit monde :
Jacques Terpant prenait des cours à l'école avec Yves Chaland, le dessinateur qui a fait une synthèse du style atomium des années cinquantes de Franquin et de Maurice Tillieux.

Site web : www.terpant.com
Qu'est-ce qui rend Franquin si extraordinaire ?
C'est un "créateur de monde" il a cette faculté des très grands auteurs de créer un univers et de vous y entraîner, bien sur c'est un formidable dessinateur, inutile d'y revenir tellement c'est évident, le nombre terrible de ses suiveurs suffit à en faire la démonstration, mais il est beaucoup plus que cela il campe un monde, une vie des personnages qui vous emmènent, à qui vous vous attachez, qui prennent vie, comme Hergé, Pratt ou Walt Disney...
Comment avez-vous fait connaissance avec Franquin ou ses albums ? Quels sont votre premiers souvenirs de lui ? Avez-vous eu des contacts personnels ?
Ma rencontre avec Franquin c'est Spirou et Gaston dans les reliures Spirou de mon enfance.
Je vis à la campagne, pas un kiosque, pas une librairie, le 19ème siècle au milieu des années 1960. Heureusement un cousin aîné de 7 ans me fait parvenir les reliures du journal Spirou qu'il achète, hélas irrégulièrement. Et ainsi, avec 7 ans au moins de décalage et de sérieux trous dans les épisodes, je tombe dans l'univers de Franquin. Il est pour moi étroitement mêlé à des souvenirs d'enfance de lecture au lit, de fièvre de maladies enfantines qui ne sont que bons souvenirs entrecoupés par l'ombre de Zorglub.
Quel(le) est votre album, aventure, gag ou personnage préférée de Franquin et pourquoi ?
Bon là c'est pas facile... Mais je crois les deux Zorglub, car c'est la période ou je le découvrais, c'était son actualité dans Spirou, et cela reste un chef d'œuvre. À cette époque j'aimais bien sur beaucoup Gaston (là aussi un vrai univers créé) mais je trouve que le temps passe moins bien sur lui...
Franquin a-t-il influencé quelque part votre style, votre manière de travailler ?
Oui totalement, je doute que cela se voit encore aujourd'hui mais durant toute mon enfance et adolescence, j'ai dessiné du Franquin... Comme quoi, les influences ! Évoquer cela me fait penser tout de suite à mon ami Yves Chaland qui lui avait recopié page par page tous ses albums.
Quel est selon vous l'impact de Franquin au monde de BD présent ?
Très important plus que l'on pourrait le penser je crois surtout sur le plan du dessin, la nervosité du trait, ou la volonté de virtuosité (souvent un peu fabriqué aujourd'hui) le dynamisme de la case, le réalisme déformé, c'est Franquin qui a apporté tout cela et c'est une tendance "très lourde" de la BD d'aujourd'hui, encore plus qu'il y a une vingtaine d'années.