Gos
(Roland Goossens)

[contacté par Marc Bastijns]
Albums de Gos (1937, Belgique) :
Benoît Brisefer (co-scénario avec Peyo pour Peyo (tome 4)/François Walthéry (tome 4-6), Dupuis)Gil Jourdan (scénario de Maurice Tillieux, tome 13-16 + Tout Gil Jourdan tome 5, Dupuis)Jacky et Célestin (co-scénario avec Peyo/Derib (tome 2) pour François Walthéry, 3 albums, Collection Péchés de Jeunesse, Dupuis)Natacha (scénario pour François Walthéry, tome 1-2, Dupuis)Les Schtroumpfs (au studio Peyo, tome 5-6, Dupuis) Le Scrameustache (co-scénario de Walt, tome 13-37, 37 albums, Dupuis (tome 1-34)/Glénat (tome 35-37))Spirou et Fantasio (co-scénario pour André Franquin, tome 19, Dupuis).

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Qu'est-ce qui rend Franquin si extraordinaire ?
Je crois que ce qui rend Franquin extraordinaire, c'est la vision qu’il avait sur le monde et surtout sur la connerie des gens. J'ai eu la chance extraordinaire de travailler avec et pour lui.
Comment avez-vous fait connaissance avec Franquin ou ses albums ? Quels sont votre premiers souvenirs de lui ? Avez-vous eu des contacts personnels ?
A l'époque ou cela s’est passé, j'étais au studio Peyo et régulièrement Franquin passait dire un petit bonjour à son ami Peyo et venait souvent nous saluer Walthéry et moi. Un jour il nous fit part de sa décision d'arrêter Spirou. Cette série ne l'amusait plus et sa vraie passion était Gaston. Comme il avait commencé un nouvel épisode de Spirou, monsieur Dupuis entendait qu'il le mène à bonne fin.
Peyo et moi lui avons demandé de nous raconter son histoire... Tout ça était beaucoup trop long et nous lui avons proposé de reprendre l'histoire où il en était arrivé et surtout de la conclure en trente pages auxquelles ont accolerait les trente pages des Brothers pour faire un album de soixante pages: Panade à Champignac.
L’affaire fut vite conclue et voilà Franquin se mettant à dessiner sur un scénario d'un jeune dessinateur... que j'étais à l’époque. C'est en réalisant ces planches qu'un jour, il m'a donné une grande leçon de modestie et de conscience professionnelle. Une prise de vue ne lui convenait pas alors que moi, je la trouvait excellente. Après quelque minutes de réflexion, il déchira la page et partit la recommencer! Je dois reconnaître que la nouvelle version était bien plus percutante.
Quelques années plus tard face au même problème avec le Scrameustache, je me suis rappelé le geste de Franquin et j'ai fait pareil. Merci Franquin!
Toujours à cette époque, nous avions l'habitude de nous rencontrer, Peyo, Franquin, Roba, Jidéhem, Walthéry et moi, pour chercher des idées de gag pour l'un ou pour l'autre et c'est dans ces ambiances de délire que Franquin nous révélait sa vraie personnalité. C'est à dire quelqu'un qui tournait constamment les petites choses de la vie en énorme gag. Pour lui tout était sujet à rire... de plus il mimait toutes ses trouvailles... ah quel bonheur.
Quel(le) est votre album, aventure, gag ou personnage préférée de Franquin et pourquoi ?
Quel album je préfère? Tous et particulièrement le Gorille A Bonne Mine pour l'histoire qui y est jointe : Vacances sans Histoire.
Franquin a-t-il influencé quelque part votre style, votre manière de travailler ?
Bien sûr que Franquin a influencé mon style, tout comme Peyo et Tillieux. Merci à eux.
Quel est selon vous l'impact de Franquin au monde de BD présent ?
Je crois que si autant d’auteurs font des gags aujourd'hui, ils le doivent à Franquin.
Moi, je lui dit une fois de plus. Merci Franquin !